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Dépression : implication de l’ergothérapeute

La dépression fait partie des maladies mentales les plus courantes. Au Québec, 10 à 15% des individus souffriront d’une dépression au cours de leur vie. Elle se classera, d’ici 2020, au deuxième rang des principales causes d’incapacité à l’échelle mondiale, juste derrière les maladies cardiaques (source : OMS). Bien que la médication ait été démontrée comme une approche de traitement efficace pour lutter contre la dépression, l’ergothérapeute peut exercer un rôle crucial en accompagnant les personnes atteintes de dépression à reprendre l’ensemble de leurs activités de manière satisfaisante. Voici un survol permettant de mieux comprendre la dépression et l’implication de l’ergothérapeute en santé mentale.

 

Reconnaître la dépression

La dépression fait partie des troubles de l’humeur. Elle se distingue notamment par une humeur triste ou une diminution marquée de l’intérêt et du plaisir qui s’illustre par des signes et symptômes d’ordre cognitif, comportemental, physique et émotionnel. Ces signes et symptômes se traduisent par :

  • Humeur triste, sentiment de vide
  • Fatigue ou perte d’énergie
  • Sentiment de culpabilité excessive et de dévalorisation ou faible estime de soi
  • Difficulté à se concentrer
  • Modification au niveau de l’appétit, changement de poids
  • Trouble du comportement
  • Pensée de mort ou suicidaire persistante
  • Trouble de sommeil : hypersomnie, insomnie
  • Agitation ou ralentissement psychomoteur
  • Diminution marquée de l’intérêt et du plaisir dans les activités.

 

Selon les critères du DSM-5, établis par l’American Psychiatric Association, la personne doit manifester au moins 5 de ces 9 symptômes sur une base quotidienne pendant une période de plus de deux semaines pour être diagnostiquée avec une dépression majeure. Ces symptômes doivent affecter son fonctionnement : la personne atteinte de dépression abandonne ses loisirs, éprouve plus de difficultés à maintenir ses rôles sociaux, limite ses sorties, arrête son travail, par exemple. On retrouve donc une perte de routine au niveau des activités et une inactivité qui accentue les symptômes de dépression.

 

La reprise des activités : moteur de changement

Considérant la mission de l’ergothérapeute d’aider les personnes à retrouver un niveau de fonctionnement satisfaisant, celui-ci peut vous accompagner, si vous surmontez une dépression, à reprendre vos activités.

L’instauration d’une routine est un élément primordial dans le traitement de la dépression, puisque celle-ci agit comme un important régulateur de l’humeur. Pour ce faire, l’ergothérapeute s’appuie grandement sur le concept de l’horaire occupationnel, soit la façon dont la personne structure et distribue ses activités dans la journée.

Il peut ainsi miser sur un programme d’activités en utilisant avec vous une grille concrète d’activités en clinique. L’utilisation de cette grille permet à l’ergothérapeute de mieux comprendre comment l’énergie actuelle affecte la réalisation de vos activités, quelles activités demeurent plus difficiles à réintégrer dans votre routine et pour quelles raisons, d’évaluer les liens entre votre humeur et les activités réalisées et, par la suite, vous en faire prendre conscience.

Cette analyse fonctionnelle permet à l’ergothérapeute d’établir un plan d’actions pour vous aider à reprendre progressivement vos activités tout en prenant en considération vos priorités, vos valeurs et vos difficultés. Le but est de trouver un équilibre de vie adéquat pour votre santé mentale et prévenir la rechute. Ainsi, il vous accompagne dans le développement de vos propres stratégies pour que vous puissiez jouer un rôle central dans votre réadaptation.

Voici des techniques que peut mettre en place l’ergothérapeute au sein d’un programme d’activités :

 

  • Réaliser des activités agréables

La personne atteinte de dépression abandonne les activités agréables et les loisirs, ce qui peut s’expliquer par la diminution du plaisir et de l’intérêt. Il est important de débuter par l’assignation d’activités qui procurent du plaisir et un sentiment d’accomplissement. Cette action vous permettra de retrouver progressivement l’intérêt, mais également l’énergie. La marche extérieure, boire un café avec un/e ami/e, prendre un bain, écouter de la musique sont de bons exemple d’activités pouvant être réalisées.

 

  • Augmenter graduellement le nombre d’activités et leur niveau de complexité

Afin de reprendre l’ensemble de vos activités, il est important de graduer le niveau de complexité au cours des séances selon vos capacités. Par exemple, débuter avec la reprise des soins personnels tels que s’habiller le matin, faire la vaisselle, aller prendre une marche avec un/e ami/e dans un endroit paisible, etc. La reprise graduelle des soins personnels, des tâches domestiques et des activités sociales vous permettra d’augmenter votre sentiment de bien-être ainsi que votre sentiment de contrôle et de diminuer l’isolement social.

 

  • Planifier l’activité à réaliser

Le manque d’organisation, pouvant être présent avec la dépression, peut affecter la reprise d’activités. La planification est une stratégie intéressante afin de pallier à cet obstacle et favoriser la mise en action. En planifiant les étapes nécessaires pour réaliser une activité, il est plus facile de cibler les difficultés potentielles et de mettre en place les stratégies appropriées pour les surmonter, ce qui permet de diminuer les appréhensions et de faire vivre des réussites.

 

  • Réaliser les activités selon l’énergie disponible

La fatigue présente avec la dépression peut représenter un important obstacle avec la reprise des activités. Il est donc important de bien comprendre votre fatigue et vos symptômes, ce qui permettra par la suite à l’ergothérapeute de vous aider à développer des stratégies de gestion de l’énergie à appliquer au quotidien. Par exemple, mieux reconnaître vos signes de fatigue dans la journée vous permettra de réaliser une activité sans vous épuiser. Le sommeil, l’alimentation, l’activité physique, les loisirs, les émotions, les pensées, la façon de réaliser vos activités dans la journée seront des éléments à prendre en considération, puisqu’ils influencent le niveau d’énergie.

 

  • Intégrer des activités qui favoriseront le retour au travail

Il est important de reprendre graduellement des activités qui permettront la reprise de vos capacités de travail ainsi qu’une routine d’activités favorisant la participation au travail. Par exemple, si vous êtes manutentionnaire, il sera important pour vous de reprendre graduellement vos capacités physiques afin de pouvoir soulever les charges au travail, tolérer la position debout pendant un quart de travail, par exemple. L’ergothérapeute peut vous accompagner dans la réalisation des activités dans votre routine.

 

  • Le retour au travail : l’objectif ultime

D’autres actions peuvent être mises en place par l’ergothérapeute afin d’encadrer votre retour au travail tout en assurant une étroite collaboration avec les partenaires (médecin, compagnie d’assurance, psychologue, etc). Des obstacles (ex : surcharge de travail, relations conflictuelles avec l’employeur, craintes de rechutes, etc) peuvent affecter votre sentiment de compétence face au retour au travail. L’ergothérapeute peut vous aider à les identifier et à développer des stratégies concrètes pour pallier à ces obstacles dans l’optique de favoriser le maintien en emploi.

 

Pour plus d’informations, contactez les ergothérapeutes de nos cliniques.

 

Par Marie-Lyse Foucault, ergothérapeute pour la clinique Physiothérapie Universelle St-Eustache.


Références :
  • Cambridge, M.A., Murray, C.J.L., et Lopez, A.D. (éditeurs) (1996). The global burden of disease: A comprehensive assessment of mortality and disability from diseases, injuries, and risk factors in 1990 and projected to 2020.
  • Schene, A.H., Koeter, M.W.J., Kikkert, M., et al. (2007). Adjuvant occupational therapy for work-related major depression works: randomized trial including economic evaluation.
  • Ordre des ergothérapeutes du Québec. (2009). L’ergothérapeute au sein des services de santé mentale en première ligne adulte.
  • Opp, A. (s.d). Occupational Therapy and Depression: Reconstructing Lives.
  • Fortier, P. (2017, 15 et 16 mars). Activation comportementale et thérapie cognitive dans le traitement et la réadaptation des personnes souffrant de la dépression.
  • Christiansen, C.H. (2005). Time use and patterns of occupations. Dans C.H. Christiansen, C.M. Baum, et J. Bass‐Haugen (Eds.). Occupational therapy: Performance, participation, and well‐being

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