Qu’est-ce que l’acupuncture?
Le 24 octobre est la journée internationale de l’acupuncture, journée ayant pour but de sensibiliser la population sur les bienfaits de l’acupuncture et de la médecine chinoise. Tour d’horizon avec Jérome Aubin, acupuncteur à la clinique Physiothérapie Universelle de Vanier.
L’acupuncture au Québec
L’acupuncture, et plus largement la médecine chinoise, ont une histoire de plus de 4000 ans.
Au Québec, c’est dans les années 60 que cette pratique a fait son apparition avec les vagues d’immigration venant de Chine. Si, à l’époque, la pratique de l’acupuncture se faisait dans la clandestinité, il en est tout autrement aujourd’hui.
L’acupuncture fait partie des 45 professions régies par un Ordre professionnel. La pratique est encadrée par des règles strictes visant la sécurité des patients et le professionnalisme des praticiens. Afin d’obtenir ce permis de pratique, une formation de 2640 heures doit être complétée ainsi qu’une formation continue post-graduée. L’acupuncture pratiquée au Québec est donc sécuritaire et bien réglementée.
Les troubles traités
Cette approche thérapeutique gagne en popularité en Occident grâce aux résultats cliniques obtenus, et aussi, au peu d’effets secondaires. Elle agit tout aussi bien dans les cas de douleurs que dans des pathologies d’ordre interne, comme par exemple : les allergies, le stress, l’insomnie, les bouffées de chaleur.
L’Organisation Mondiale de la Santé a effectué, en 2002, une méta-analyse pour arriver à la conclusion que l’acupuncture se révèle être un traitement efficace dans les troubles suivants :
En résumé, l’acupuncture :
- a un effet sur le soulagement de la douleur, sédatif, calmant et relaxant
- aide à restaurer l’équilibre du corps en influençant les systèmes endocriniens et nerveux
- agit sur le système immunitaire
- favorise les mécanismes naturels de guérison du corps.
Mais comment ça marche?
Il existe différents mécanismes d’actions lors de l’introduction d’une aiguille d’acupuncture dans le corps. L’aiguille utilisée est extrêmement fine : elle est à peine plus grosse que le diamètre d’un cheveu. Sa longueur peut varier selon l’endroit ciblé. Toutes les aiguilles utilisées sont à usage unique et stériles.
Action locale et troubles musculo-squelettique :
En venant « poncturer » dans les zones sensibles ou dans les tissus atteints, on vient aider à rétablir la circulation locale, l’irrigation des tissus ainsi que la régénération tissulaire/cellulaire.
Les travaux du Professeur Hélène Langevin de l’Université du Vermont ou bien du Docteur Édouard Neal de l’Université de Portland expliquent comment l’acupuncture peut accélérer la guérison d’une tendinite, par exemple. Les tendons sont des tissus peu vascularisés de sorte que peu de sang y circule. Langevin a démontré qu’en venant enrouler une aiguille dans les fibres de ce tissu conjonctif, la régénération cellulaire de celui-ci est stimulée et accélère ainsi sa guérison.
De façon plus mécanique, l’acupuncteur peut défaire une stagnation ou un nœud de contraction dans la fibre musculaire. Beaucoup plus fin qu’un doigt et permettant un travail intramusculaire, l’acupuncture peut être d’un grand support dans les troubles myofasciaux (les « trigger points »).
Régulation interne :
Pour les troubles internes (stress, insomnie, allergies etc.), des recherches ont démontré que la stimulation de certains points d’acupuncture spécifiques agit directement sur la production de neurotransmetteurs comme la dopamine, la sérotonine et l’adénosine, expliquant l’impact relaxant et antistress de l’acupuncture et le rôle joué dans la gestion de la douleur.
L’acupuncture agit sur la circulation générale dans le corps (sang, liquide organique, énergie, mais aussi les glaires et mucosités). L’objectif est le rétablissement d’un équilibre dynamique circulatoire. En poncturant tel ou tel point, on peut stimuler le flux circulatoire afin de mieux alimenter un organe ou une zone, influencer le sens de la circulation (exemple d’un « contre sens » : le reflux gastrique) ou encore disperser un blocage.
L’acupuncture comme outil préventif
Il n’est pas nécessaire d’attendre d’être malade pour aller voir un acupuncteur. Il est conseillé de consulter son acupuncteur lors des changements de saisons, avant ou pendant une grosse période de stress au travail, par exemple. Préparer son corps à vivre un changement d’environnement, de température ou même émotionnel, est la meilleure façon d’assurer une transition facile en minimisant les réactions néfastes ou la maladie.
Une discipline dorénavant couverte par la CNESST et la SAAQ
La CNESST et la SAAQ couvrent maintenant l’acupuncture dans les soins offerts aux patients. Parlez-en à votre médecin ou à votre physiothérapeute. Pour ce type de traitement, une prescription médicale ainsi que l’approbation de la CNESST ou de la SAAQ sont nécessaires afin de recevoir ces soins gratuitement.
Pour des séances privées, une prescription de votre médecin n’est pas nécessaire. De plus en plus de compagnies d’assurance couvrent les traitements d’acupuncture, informez-vous des modalités auprès de la vôtre.
Si vous avez des questions ou des interrogations à savoir si l’acupuncture pourrait vous aider, n’hésitez pas à contacter les acupuncteurs de nos cliniques.
Physiothérapie Universelle offre plusieurs points de services en acupuncture :
- Beloeil
- Deux-Montagnes
- Fleury (Montréal)
- Lachine
- Pointe-Claire
- St-Hyacinthe
- St-Laurent
- Vanier
- Vaudreuil.
Par Jérôme Aubin, acupuncteur à la clinique Physiothérapie Universelle de Vanier
Références :
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Langevin, Hélène, Connective Tissue Fibroblast Response to Acupuncture: Dose-Dependent Effect of Bidirectional Needle Rotation
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Neal, Edward, Classical Chinese Medicine and Contemporary Science: The Vascular Model of Disease Pathogenesis. A Common-Path Theory of Human Illness
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Neal, Edward, Introduction to Neijing Classical Acupuncture Part II: Clinical Theory
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OMC, Review and Analysis of Reports on Controlled Clinical Trials, 2002